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Séjour de pêche dans le rio Ebro

Le Rio Ebro est un des coins d’Europe étant sans doute le plus formidable pour la pêche aux leurres. C’est toujours avec émotions que je m’y rends même si le poisson n’est pas toujours mordeur et semble parfois préférer les vifs à l’animation de nos poissons nageurs. C’est ce qui semblait être le cas en ce mois d’Octobre 2005 pour un séjour de pêche dans le rio Ebro. En plus, deux amis m’accompagnaient pour ce séjour : Jean-Michel (avec qui je pêche entre autre le Loup dans le département) et Stéphane de Way of Fishing (WOF) qui faisait spécialement le déplacement de Paris. Mon but : tout faire pour tenter de leur faire prendre du bord une grosse Liche aux leurres, et qui plus est, leurres de surface de préférence. Quelle pression Puipui, quelle pression !

La pêche aux leurres dans le rio Ebro

Finalement et pour trois jours de pêche, nous avons enregistré une quinzaine d’attaques mais nous n’avons bien pu pêcher qu’une seule matinée à cause des conditions météo et de l’activité très gênante des bateaux. Ce fut le matin qui fut le meilleur. Après avoir trouvé la période propice qui ne durait pas plus de 3/4 d’heure et le lieu ou le poisson recherché était en activité, notre session de pêche pouvait commencer.

Mon ami Stéphane n’avait pas fait la chose à moitie avec un matériel de grande qualité :

  • Monster Pop (WOF, conception artisanale en bois) de 12 cm pour environ 60 g, à 100 – 120 m
  • canne Muthos 100 HH (Zénaq)

Avec cette canne, il a déjà sorti entre autre un Tarpon de plus de 100 kg du bord au Gabon ! Respect Monsieur. La Defi Muthos 100 H aurait été peut être suffisante.

une jolie pêche au lever du jour dans le rio Ebro

Jean-Michel, Stéphane et moi nous partageons le secteur afin de mieux le balayer et de pouvoir pêcher loin sans se gêner. Les distances de lancers, malgré la tresse Power Pro très glissante, atteignent difficilement 100 m pour Jean-Mi et moi : notre canne ne nous permet pas d’aller au delà. C’est donc Stef qui lance largement le plus loin.

L’air du matin est ponctuée des sifflements des poppers que nous propulsons le plus loin possible dans l’eau . Tel des mini bombes, ils explosent la surface de l’eau en créant des gerbes de parfois plus d’un mètre sous les tirées sèches. Nous sommes excités comme des fous et dépenser une telle énergie à lancer permet d’évacuer le stress provoqué par l’attente de l’attaque tant attendue. C’est Jean-Mi qui subit une première attaque alors que se forme derrière mon leurre d’énormes remous de plus d’un mètre. Si mon poisson suit mon leurre sans l’attaquer malheureusement, le leurre de Jean-Mi est sauvagement kidnappé !

Sous l’émotion, il en oublie de ferrer alors que le poisson remonte comme un dingue sur sa ligne, et, c’est seulement à une dizaine de mètres qu’il nous gratifie d’une magnifique chandelle en sautant à plus d’un mètre au dessus de l’eau avec le leurre dans la gueule… J’en reste muet, cette scène est magnifique et le gros Tassergal qui en est l’acteur l’est tout autant, il doit peser dans ses 5-7 kg ! Malheureusement, il se décroche en retombant dans l’eau. Je dis à Jean-Mi de relancer derrière car c’est là qu’un client sérieux attend peut-être son tour. Je ne croyais pas si bien dire… Deux lancers plus tard, des remous d’une taille inimaginable se forme derrière son popper, ponctués par une attaque monstrueuse . Il n’a pas le temps de ferrer que c’est déjà plus de 20 m de tresse qui sont dehors, la canne ayant manquée d’exploser sous le premier rush qui lui démolit le bras. Il est maintenant trop tard pour ferrer et la puissance de sa canne ne permet pas de faire face à l’adversaire. Afin de sauver ce qui peut l’être il abaisse sa canne et c’est le moulinet qui souffre alors en crachant sa bobine à une vitesse folle ! Tandis-que je lui hurle de serrer son frein, nos regards se croisent et c’est avec un petit signe négatif de la tête qu’il me répond : il est comme anesthésié, ne comprenant pas si ce qui lui arrive est rêve ou réalité.

Par chance et avant de se faire complètement vider , l’animal se décroche. Je suis prêt à l’engueuler et à lui demander pourquoi il pêche frein aussi peu serré quand il me met la main sur la tresse et me demande de tirer… Impossible ! Vérification prise, le moulinet était serré à un peu plus de 7 kg !!! Imaginez, c’est comme si vous aviez un Loup de 5 kg qui n’a pour toute résistance qu’un frein réglé sur à peine 300 g… Je suis encore assommé par cette révélation.

Mais pourquoi cette satanée bestiole n’a telle pas chargé le leurre de Stef ?! Le combat aurait alors été équitable en opposant la Zénaq 100 HH, même face à une Sériole de plus de 50 kg !

Et justement, alors que Jean-Mi perd son poisson, Stef encaisse à son tour une puissante attaque ! Il fert énergiquement et refert une seconde fois pour cette fois-ci ne pas risquer de le perdre. Vous comprendrez qu’avec tant d’émotions, il y a longtemps que je ne pêche plus : je cours partout afin d’aider au mieux mes amis, tout en cherchant l’appareil photo et de tenter de réaliser des prises de vues sous les meilleurs angles . Ce que nous sommes en train de vivre est fantastique. Durant ce temps, le poisson a déjà sorti plus de 20 m de fil à Stef sous le premier rush mais la puissance du matériel le « sèche » littéralement !

Il ne reprendra pas un mètre de plus même s’il opposera une vaillante résistance pendant plus de 10 mn ! Dix minutes de combat durant lesquelles Stef est aux anges : il se mesure à une grosse Liche. Car elle arrive maintenant près du bord et je reconnais sa ligne majestueuse, sa beauté et sa puissante nage de grand prédateur.

Elle ne se laisse pas encore faire et c’est plusieurs dizaines de mètres qu’elle me fait parcourir le long du bord avant de s’avouer vaincue et de daigner se laisser saisir par les opercules.

Elle dépasse largement le mètre pour plus de 15 kg . Je la sorts doucement de l’eau et la remets délicatement à Stef. Séances photos de nos deux héros du jour et de ce joli coup de ligne, histoire d’immortaliser un rêve. Puis nous remettons à l’eau notre reine vêtue d’argent et c’est avec une intense émotion que nous la regardons regagner le grand large.