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Séjour de pêche à Madagascar

Depuis des années, je caressais le secret espoir de partir à Nosy Bé pour me mesurer aux célèbres et redoutables carangues Ignobilis. J’en parle à ma tendre qui me répond : « d’accord, tu pêches et moi je plonge ». Parfait ! Préparation, réservation, passeport et visa, tout est prêt pour 15 jours de vacances dont 5 jours de pêche à Madagascar pour moi et 5 jours de plongée pour Hélène.

Roissy, 15 mai 2006. Ca fait 4 heures que nous sommes en salle d’embarquement. Notre vol Air Madagascar est prévu pour 16h50. Problème, le pilote est tombé malade, il faut donc changer d’équipage. Nous décollons vers 21h00 et malgré les 4 heures d’attente, nous n’arrivons à Antananarivo qu’avec 1 heure de retard, juste pour récupérer nos bagage et redécoller pour Nosy Bé (à l’heure). Il fait 10°C à Tana quand nous prenons notre vol intérieur et 1 heure plus tard à Nosy Bé, il fait 30°C ! Il n’est pourtant que 9h00 du matin.
Au passage, je félicite Air Madagascar pour la gentillesse et le dévouement du personnel naviguant et le soin apporté au transfert de nos bagages. Un sans faute.

Nosy Bé, notre lieu de villégiature pour ces vacances

Nosy Bé est une île située au nord-ouest de Madagascar dont elle fait partie. Elle offre sa côte ouest au canal du Mozambique vers l’Afrique. Cette terre est un ravissement pour les yeux. Dès les premiers instants, nous sommes tombés sous le charme. Les habitants sont d’une très grande gentillesse.

La capitale ou le chef lieu de cette île est Hell Ville. Celle-ci est située à une dizaine de kilomètres de Madirokelly où nous avons séjourné. Quand vous irez là-bas, ne manquez pas le marché qui s’y tient tous les jours. Achetez des camarones vivantes (grosses crevettes). A faire griller, c’est un délice. Le marché aux épices est à voir aussi. C’est à Hell Ville également que vous pourrez changer de l’argent mais prenez vos précautions en emportant des espèces avec vous car les retraits d’argent sont assez limités là-bas.

Côté excursions, je vous conseille de louer un quad et partir faire le tour de l’île (c’est assez rapide). Vous arriverez au Mont Passot pour voir les lacs des 2 frères ou encore la réserve de Lokobé. Vous arriverez en pirogue et vous enfoncerez au cœur d’une forêt primaire.

Vous pouvez aussi visiter les îles, Nosy Tany Kelly, Nosy Iranja, Nosy Komba…Bref, pas le temps de s’ennuyer, même les jours sans pêche dans ce beau pays de Madagascar.

Nous avons passé 15 jours à « l’Heure Bleue », petit hôtel très sympa à flanc de colline à l’extrémité de la baie de Madirokelly. Il se compose d’une douzaine de bungalows individuels, tous en bois et donnant sur la mer. Marie-Eve et Jean-François sont adorables et ont des attentions sympathiques qui vous rendent le séjour très agréable.

Les compositions florales de Marie-Eve sont superbes. Quoi de meilleur en rentrant fourbu de la pêche que de plonger dans la piscine ou de prendre un cocktail au bar ? Pour dîner, vous pouvez réserver à l’hôtel, la cuisine y est excellente mais vous pouvez également aller à Ambatoloaka, à l’autre bout de la plage.

Vous mangerez dans les gargotes locales comme « chez Papa Bebeto » où les crevettes sont à mourir ou encore « chez Mama » qui vous fera du poisson sauce ou du cabri accompagné de riz coco

La pêche à Nosy Bé, un spot réputé de Madagascar

Situé au centre de la baie de Madirokelly, le Fishing Club propose des séjours pêche à Madagascar à la carte au gré de vos envies. Leur flotte se compose de 2 coques open. L’une de 8,40 m motorisée par 2 x 85 ch et l’autre de 7,50 m motorisée par un 60 ch. Les deux embarcations sont en très bon état, bien équipées (GPS, sondeur, VHF…) et tiennent très bien la mer. J’ai été accueilli très chaleureusement par Jean et Philippe et après avoir planifié dans les grandes lignes les 5 sorties à venir, rendez-vous est pris pour le lendemain 8h00.

Nous partons vers les spots du nord-ouest. Il ne me faudra pas longtemps pour me rendre compte que les carangues ne montent pas sur les poppers. Les bancs de fusiliers sont rares et aucun prédateur ne rôde dessous. Nous décidons de chercher les chasses de sternes ou les vols de frégates mais là encore, rien ou presque. C’est l’effet pleine lune. L’activité s’en trouvera ainsi réduite jusqu’à la fin du séjour. Nous sortirons quand même quelques thazards, capitaines et autres mérous en traîne et en palangrotte.

Je me défonce les bras à lancer mes poppers sur des spots qui nous semblent parfaits et qui habituellement sont productifs mais s’obstinent à rester déserts. Encore une fois, c’est la palangrotte qui nous sauve d’une bredouille certaine. Je prendrais toutefois quelques belles bonites en traîne légère. De bonnes sensations avec des triplés sur la Aspire 255 XH. En fin de journée, je demande à Philippe de s’arrêter faire quelques lancers sur Grande Terre. Avisant une rive mixte roche/mangrove (oui ça existe), je balance un popper « maison » vert et jaune de toutes mes forces vers la berge. Alors que le soleil couchant diffuse une lumière superbe, je commence à popper comme un sauvage

la pêche au popper

Mon leurre arrive à 1 m du bateau quand j’entends un bruit dingue à 50 m derrière moi. Je me retourne et sans réfléchir, je balance mon leurre même pas encore sorti de l’eau. La Aspire me donne tout ce qu’elle a et le popper part à une distance incroyable. 1 pop, 2 pops et « bang » c’est l’attaque. Nous sommes sur une chasse de petites carangues Ignobilis (entre 5 et 7 kg). La belle arrive rapidement au bateau, un bisou et je relance mais ce fut la seule que je piquerai. La journée se termine mieux qu’elle n’a commencé.

Michel, notre skipper malgache décide de nous emmener sur BOCORA. Traduction : « bon coin Radama » pour une journée spécial jigging. Nous partons vers 4 h00 du mat. En chemin, nous rencontrons une chasse de bonites (une seule). Nous ferons quelques lancers infructueux ainsi qu’un peu de traîne. Philippe a rarement vu aussi peu d’activité sur l’eau. Arrivé sur le tombant prometteur, Philippe et Michel décident de pêcher en palangrotte. Quant à moi, j’envoie mon premier jig par le fond et là, l’enfer commence. Pendant 2 heures, je ne vais pas arrêter de pomper comme un furieux (Philippe m’appellera le jiggeur fou). De ma vie, je n’ai jamais pris une telle déculottée. Mes bras, mon dos et ma boîte de jigs sont restés aux Radama. Les attaques m’arrachent l’épaule à peine le jig arrivé en bas.

La première touche est lente et lourde, suivie 2 secondes après par un départ monstrueux (ça fait carrément peur). Mon combat le plus long : 40 secondes ! J’entends encore la voix de Michel – Heu, c’est normal ta canne pliée comme ça ? – Non, ce n’est pas normal. Le seul jig qu’ils auront consenti à me rendre ne servira plus jamais.

Nous pensons à des requins dont certains spécimens pouvant atteindre les 200 kg rôdent dans le secteur. Encore une fois, c’est le mérou et la palangrotte qui nous sauvera. Nous rentrons vers 19h00, il fait nuit noire et je suis vidé.

Le lendemain, nous retournons vers le nord. Jean pense que les espadons devraient pointer le bout de leur long nez au large de Sakatia. Il ne s’est pas trompé. Nous faisons flapper des ventres de bonite habilement montés par Michel. Je sortirai 2 espadons d’environ 30 kg. Je tente d’en prendre sur la Aspire, canne tenue en main, malheureusement, toutes les attaques se produisent sur les stand-up. Dommage, j’aurais bien aimé en combattre un sur une spinning. C’est un bonheur de voir ce magnifique poisson sauter à 50m du bateau, reprendre 40m de fil et sauter encore.

J’ai pu apprécier également la technique de Michel pour monter un voilier au bateau sans le gaffer. Malheureusement toujours pas de grosses carangues grosses têtes mais une excellente journée dans l’ensemble. Mais ou sont elles ?

Une dernière journée de pêche à Nosy Bé

Qu’à cela ne tienne, j’aurai passé un séjour très sympathique avec malgré tout de belles prises et des combats herculéens. Et puis, c’est aussi ça la pêche. Le Nosy Bé Fishing Club est une organisation sérieuse qui saura vous faire prendre du poisson en toute circonstance si vous acceptez de ne pas vouloir pratiquer une seule technique.

Les locaux offrent la possibilité de loger confortablement les pêcheurs et depuis peu, un restaurant sympa fait partie de leurs prestations. Le chef est d’ailleurs un véritable magicien qui vous préparera de succulents plats à déguster face à la mer. Vous passerez un séjour agréable j’en suis sûr. Je remercie Philippe et Jean pour leur gentillesse et leur bonne humeur ainsi que Papy Jacques que

J’ai rencontré Loïc par hasard, un soir à l’Heure Bleue. Jean-François nous a présenté l’un à l’autre. Il ne nous faudra pas longtemps pour sympathiser. Après un bon dîner ont décide ensemble de faire une dernière session de pêche avec son bateau. Loïc connait parfaitement les spots de pêches sur cette île et à Madagascar.

Le lendemain matin, Loïc est déjà à bord de Gwenn, un de ses 2 opens de 8 mètres, motorisé par 2 Yamaha Enduro de 60 ch. C’est un bateau parfait pour pêcher à Nosy Bé. Très large, avec beaucoup d’espace pour circuler autour de la console, il est rapide et stable. Bien sûr, il est parfaitement équipé (sondeur, GPS…).

Je ne me fais pas d’illusion, nous ne toucherons pas de carangues Ignobilis au popper aujourd’hui. Mon but est d’en sortir une, quelle que soit la technique employée. C’est là que Loïc nous montrera l’étendue de son talent. Il a une connaissance parfaite de la pêche et des spots. Nous partons d’abord faire quelques vifs, puis Loïc fonce vers les secteurs dont il a le secret. Sa précision est chirurgicale. Bertin, le marin, nous prépare les montages est place les vifs dès que le bateau s’arrête.

Les touches sont lourdes et les combats vraiment intenses. Grâce à cette technique, nous sortirons des thazards et ô joie suprême, une ignobilis de 30 kg viendra satisfaire mes attentes. Après une jolie bagarre, la belle arrive enfin au bateau. Je vois ses reflets argentés magnifiques. Une fois à bord, une photo, un câlin et la voilà repartie dans son élément. J’en ai rêvé, Loïc l’a fait. Hélène nous sortira même une belle bonite en stand-up. Son premier poisson ! C’était notre dernier jour de vacances et je rentre comblé.