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Reportage de la compétition pour la pêche aux bars aux glénan

Première édition très attendue pour cette nouvelle compétition de pêche au bar aux Glénan (open bar). Denis Christien, initiateur de ce projet et président de l’association en charge de l’organisation de la manifestation, a su bien s’entourer. Une trentaine de bénévoles sont sur le pied de guerre pour faire de cette manifestation une grande fête halieutique. Remontons un peu le temps, nous sommes en décembre 2006, Antoine et moi buvons un verre dans un troquet connu des barnautes nantais, et pour cause : le barman fait partie de notre petite communauté. L’hiver s’annonce et nous rêvons déjà à la saison 2007, j’annonce à Antoine la nouvelle : il va y avoir un open aux Glénan. Une ou deux pintes plus tard, nous nous tapons dans la main. On va y participer.

Comment ça marche ? L’Open Bar des Glénan est une compétition de pêche du bar aux leurres et en dérive ! Les pêcheurs doivent capturer des bars de 42 cm minimum. Une fois ce(s) poisson(s) capturé(s), l’équipage se rend à un bateau commissaire qui mesure les prises. À l’issue de la mesure les poissons sont remis à l’eau. L’attribution des points n’est effective que si ces poissons repartent en bonne santé, alors l’équipe concernée gagne 1 point par cm de bar mesuré. Les 6 plus gros bars pris par l’équipe lors d’une manche comptent pour le classement de la compétition.

pecheaubar.com

Préparation et prospection des spots de pêche aux archipels des glénan

Départ de Nantes à 6h30 en compagnie de Pierre Steboun , l’organisateur de l’Open Bar du Golfe , qui nous prête son bateau. Nous mettons à profit les 3 heures de route pour faire le point sur les prévisions météorologiques et halieutiques… Ça s’annonce difficile ! Calme plat prévu jusqu’au samedi soir, grand soleil, l’eau est d’une transparence rare, on voit le fond par 13 m. Tarpo et Guston qui pêchent sur la zone depuis mercredi se battent pour débusquer des écailles argentées. Hors zone il s’en prend beaucoup mais les abords des glénan semblent vierges. Qu’à cela ne tienne, nous allons chercher.

Il est 10h quand le bateau quitte sa remorque, c’est parti pour un long Week-End de pêche. Les équipes sakura et ragot nous suivent pour la mise à l’eau… Nous convenons de les attendre à la sortie du port pour faire la route ensemble. C’est qu’à la sortie ça chasse sérieusement, 2 passages aux leurres de surface ne donnent rien, Antoine et moi sortons les bass assassin… Le choix semble judicieux car une demi-douzaine de petits bars passent rapidement dans le bateau, juste histoire de nous dire la bienvenue. Il est temps de partir sur les îles. Je ne me rappelle pas, depuis que je pêche aux Glénan, avoir eu à faire à un temps aussi calme. Pas une ride sur une eau d’une transparence absolue, pas un souffle, pas un nuage. Nous arrivons aux îles après 30 minutes de navigation. Je dispose de quelques heures pour faire découvrir la zone à Pierre et Antoine qui se croient déjà sous les tropiques. Un petit tour des pourceaux leur fait vite comprendre pourquoi j’aime pêcher ces spots quand il y a de la houle… Nous marquons quelques points GPS mais à mon grand désarroi il ne devrait pas se passer grand-chose ici ce Week-End. Un petit pique-nique et c’est parti pour le tour de la zone. Carte marine en main nous visitons quelques structures prometteuses pour marquer leurs coordonnées. Peu d’échos au sondeur, un nombre affolant d’orphies et de vieilles sur les hauts-fonds.

Seul fait marquant de la journée, Antoine se fait vider une dizaine de mètres de tresse et récupère un hameçon en bien triste état : énorme vieille, grosse dorade royale, baliste record du monde ? Nous ne le saurons jamais. Il est temps de rentrer, rejoindre Sam et Erwan (Pure Fishing) et Erlé et Gwéno (Bar’tolod) qui partagent notre somptueux mobil’home. Derniers rangements, préparation des bas de ligne, nous sommes prêts.

Le concours de pêche commence pour nos compétiteurs

Debout à l’aube, on charge le matos dans la voiture, route Beg Meil où un café chaud et des baguettes toutes fraîches nous attendent. La collation rapidement engloutie, il faut descendre tout le barda sur la cale. Tous les bateaux sont au mouillage et des bénévoles jouent aux taxis sur les embarcations de servitude. Le mécanisme est parfaitement huilé et tout se déroule comme sur des roulettes, le skipper va chercher le bateau, revient à la cale chercher les affaires tandis que l’équipier se rend au briefing.

La route jusqu’à la zone de pêche se fait en convois de 6 bateaux dont un commissaire. Chaque convoi prend une route légèrement différente et chaque départ de convoi est décalé de quelques minutes. Les organisateurs savent combien il est dangereux pour un petit bateau de naviguer autour de bateaux beaucoup plus gros. Ici les choses sont faites pour le confort des plus petites embarcations, Antoine et moi n’allons pas nous plaindre. Tout le monde se rejoint sur la ligne de départ, au coup de corne de brume les plus gros lâchent les gaz, une poignée d’embarcations se détachent tout de suite et filent à plus de 40 nœuds vers l’archipel.

C’est parti ! Deux dérives dans le Nord nous prouvent que les pourceaux sont vraiment vierges ce week-end. Je nous conduis sur un recoin de l’archipel de ma connaissance que personne n’a encore exploré, nous pêchons un herbier de zostères, il y a environ 4 mètres de fond. Vu la transparence de l’eau nous avons affiné nos montages pour descendre sur des bas de ligne en 23 centièmes. Je commence en surface, antoine au souple au ras du fond. Nous pêchons les bordures de l’herbier quand Antoine ferre le premier poisson du week-end au x-layer. Quelques coups de tête et ça part sur le côté en gardant le fond… Décroché. Probablement un bar. La suite de la prospection ne donnera rien sur l’intérieur ou l’extérieur de la chambre, nous décidons de partir plein sud pêcher les points que l’on a marqués la veille.

Arrivés sur zone, force est de constater qu’il a dû s’y faire du poisson. Un quart des équipages engagés enchaînent les dérives sur une surface de la taille d’un terrain de foot. Hélas nous arrivons après la bataille, c’en est fini depuis une vingtaine de minutes, tout le monde se disperse et nous ne sommes bientôt plus que 2 sur les têtes. Nous enchaînons les prises d’orphies dès que nous arrivons sur le haut-fond. Pour passer au travers j’opte pour un jig.

Lors d’une des remontées je vais me le faire intercepter au ras du bateau par un bar ultra-énervé… Une demi-seconde et il est déjà décroché, le jig quant à lui est sorti de l’eau pour venir s’encastrer dans les cannes disposées sur le râtelier… je n’ai rien eu le temps de comprendre si ce n’est que je viens de rater un bar d’environ 3 kilos qui a même peut être réussi à me casser une canne d’un coup de jig, avouez que c’est assez fort. Nous insistons, insistons, insistons avant de nous démotiver complètement.

Il est temps de changer de type de pêche et de revenir à ce que nous connaissons le mieux : la pêche des bordures dans peu d’eau. Juste retour aux sources pour les deux pêcheurs du bord que nous sommes. C’est sur la façade sud que nous jetons notre dévolu, une belle dérive nous permet de longer la côte en pêchant un tombant intéressant. Sur tribord nous avons un îlot longiligne à une vingtaine de mètres, la distance qui nous en sépare est composée d’un champ de sargasses japonaises.

Sur bâbord, un tombant immédiat ouvre le champ à de longues laminaires qui commencent à peine à danser sous l’effet du courant. Antoine pêche essentiellement la partie sargasses au souple à la volée, en weightless et en surface tandis que je tappe dans les laminaires avec des leurres souples sous-plombés. Je suis passé sur un coloris rose-orangé, considérant que, sur cette zone, les bars que je vise chassent essentiellement les crustacés et les poissons de roche. Antoine, quand à lui, utilise des coloris à base transparente et à dos clair dans le but d’imiter le poisson fourrage présent sur le poste.

En fin de dérive et sur 50 mètres uniquement il semble y avoir de l’activité… on enchaîne une dizaine de vieilles en 5 minutes puis ça y est, je viens de ferrer un bar. Combat facile et récupération de qualité avec l’aide de l’épuisette laissent place à la déception de la mesure, verdict 40 cm. Seuls les bars de 42 cm ou plus comptent au classement, celui-ci retourne immédiatement rejoindre ses camarades. La deuxième dérive sur le poste ne donnera rien, comme souvent par des conditions aussi calmes.

Coup d’oeil à la montre, il nous reste juste le temps de traverser la chambre pour une dernière dérive qui ne donnera rien avant d’aller couper la ligne d’arrivée à temps. Retour au port et discussions avec les autres équipages, grosso modo la moitié des équipes ont pris du poisson aujourd’hui. Seuls Yoann Houssais et Frédéric Lavion (Maria) ont atteint le quota de 6 bars de plus de 42 cm cependant Jacques Chopin et Thierry N’Guyen (Tarpo & Guston) et Didier Mérel & Christophe Le Toullec (Daiwa-Alré-Megabass) sont en embuscade.

On fait le point sur ce qui a marché et ce qui a moins bien marché (surtout) avec Antoine. Nous avons délaissé la pêche que nous connaissions le mieux et avons décidé de faire de la route malgré la “faible motorisation” de notre embarcation (sûrement la moins rapide de la flotte). Demain c’est dit, on reste entre les îles toute la journée. Ayant touché tous nos poissons au x-layer le samedi je choisis même de me forcer à ne pêcher qu’avec ce leurre le dimanche. Ces décisions prises nous passons à l’apéro, Denis nous fait part du classement provisoire avant de passer à table.

Nous sommes une centaine à profiter de cette superbe soirée : cochon grillé, bouteilles de vin, fraisier géant… à quelques détails près on se croirait à la fin d’un album d’Astérix a Fouesnant. Soirée arrosée un peu plus que de raison pour certains d’entre nous qui dorment sur place et qui s’offriront le luxe de prendre le digestif dans la piscine du camping…

Deuxième jour de compétition pour cette pêche aux îles des glénan

Petits yeux pour tout le monde dans notre mobile home, on dira que c’est l’effet du chlore… Café-Bateau-Briefing-Convoi-Coup de départ : nous sommes rodés. Pas de perte de temps aujourd’hui, nous filons (à notre vitesse) vers la sortie ouest de la chambre, en fait nous allons pêcher la dérive sud de l’île Saint Nicolas, la mer descend encore mais le coefficient est tellement faible que nous ne remontons notre dérive qu’au bout d’une heure et demie. Tarpo et Guston dérivent eux aussi sur la zone, ils sont 50m en aval de notre dérive décalé un peu sur la partie sud. Nous apprendrons plus tard qu’ils ont pris un poisson maillé pendant que nous rejoignions le spot. Guston en a décroché un joli sous nos yeux et j’en ai pris un trop petit (38 cm) au x-layer en pêchant à la volée. Nous croisons Sam et Erwan (Pure fishing) en remontant, ils n’ont pas fait mieux et entament la dérive que nous venons d’effectuer.

Je propose à Antoine de rester dans le secteur mais de nous coller à la bordure sud cette fois-ci. De 8 mètres de profondeur nous passons dans moins de 2 mètres. Les tâches de zostères alternent avec les taches de sable. Antoine attaque les frontières de zones en pêchant à la volée tandis que j’insiste à gratter sur le sable. Ayant décidé de ne pêcher qu’au x-layer je n’influe que sur les coloris, je suis passé sur une teinte rose comme j’aime le faire quand je présente un leurre au ras du fond. Nous arrivons près de la bordure, je vise une tâche et commence à gratter, la bannière trésaille lors d’une pause. Ferrage ample, celui-ci est bien pendu, combat écourté au possible afin de ne pas le perdre, je le glisse dans l’épuisette. Tandis que je le mesure Antoine en pique un autre, non maillé hélas ; le mien par contre passe les 42 cm… Nous allons taper le rocher et 2 gars en annexe sont déjà en train de traîner à 5 mètres de nous… Ils vont nous couper des dérives jusqu’au soir. Bref, nous allons rapidement valider ce poisson, le verdict tombe : 44 cm.

On a sauvé les meubles, dorénavant il faut essayer de les vernir. Retour sur la zone du crime, nos 2 amis traîneurs on massacré le poste : il n’y a plus un bar actif dans le secteur. Nous essayons de trouver un poste plus calme offrant à peu près le même profil : proximité d’une pointe, alternance d’herbiers de zostères et de poches de sable, léger courant, faible profondeur (pour ceux qui aiment les termes venus des states on dira qu’on cherche à confirmer le pattern). Nous finissons par trouver un poste similaire à quelques centaines de mètres de là.

Je continue de gratter tandis qu’Antoine peigne les tâches à la volée, il a opté pour des leurres plus petits encore et s’essaye au maniement ultra rapide d’un micro slug ou d’un tiny x-layer. Cela va lui rapporter 3 bars sous la maille, de mon côté je vais en prendre 1. Nouveau changement de zone, nous revenons sur le poste qui nous a rapporté le bar maillé ce matin, la dérive est bien négociée et nous pêchons les herbiers avec application, rien n’y fait il n’y sont pas. La fin de dérive nous amène au ras d’un rocher. Le caillou est à 5 mètres et Antoine s’apprête à redémarrer quand je tente un ultime lancer sous la main. Le x-layer tombe entre 2 goémons, un twitch dès l’impact fait sortir un bar de son poste, accélération, attaque, ferrage à vue, rush, épuisette. Celui-là est bien maillé et accusera 53 cm dans la gouttière. Les dernières heures sont plus calmes, seule l’ultime dérive nous apporte quelques émotions. Nous venons de découvrir une zone magnifique et brûlons les 10 minutes de marge que nous nous sommes laissée avant la fin de la manche, une touche et un suivi nous font regretter de ne pas y être passé plus tôt. Il est temps de rentrer pleins gaz couper la ligne d’arrivée.

Podium de cet open bar 2007 aux Glénan

Retour au port, Denis va nous annoncer les résultats. Fred et Yoann, vainqueurs de la première manche avec près de 100 points d’avance; ont les traits marqués, la journée a été stressante semble-t-il. Didier Courtois et Sylvie Duboil ont fait une superbe pêche après avoir raté la journée du samedi, tarpo et guston engrangent un peu plus de points que la veille.

Les options stratégiques décidées le samedi soir en compagnie de nos colocataires du week-end ont été payantes puisque Erlé et Gweno créent la surprise en venant prendre la 3ème place de la manche alors que nous nous hissons à la 9ème talonnés par Erwan et Sam. Nous avons tous les 6 pêché de la même façon et dans le même secteur, seuls les postes variaient. Au général rien à dire, Yoann Houssais et Frédéric Lavion (Team Maria) survolent la compétition et terminent avec une avance confortable. Tarpo et Guston assurent la présence de barnautes sur la deuxième marche du podium tandis que Didier Courtois et Sylvie Duboil (Navicom-Lucky Craft) s’emparent de la 3ème place. Pour leur première compétition Gwénolé Jecquel et Erlé Le Gallo (Bar’tolod) font une superbe place d’honneur et devancent l’équipage Daiwa de Didier Merel et Christophe le Toullec, 5ème.

Pierre Steboun et Jacques Bouchard, 6èmes, remportent également le prix du plus gros bar avec un poisson de 90 cm pris au Dip Fish (storm). Pour la petite histoire ce leurre faisait partie de la belle dotation de départ distribuée à chaque équipage amateur. Pierre et Jacques ont également capturé un bar de 79 cm et ouvert un hameçon sur un 3ème poisson du même calibre… De quoi je l’espère motiver les pêcheurs indécis à venir nous rejoindre pour l’Open Bar des Glénan 2008.

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